My Bloody Valentine Loveless arrive en cette première semaine de mars en librairie. L’occasion de poser nos dernières questions à son auteur, Guillaume Belhomme.
Avez-vous des souvenirs de Loveless en concert ?
Je pense que
Loveless est un disque qui interdit de facto sa reproduction sur scène.
Pour ce qui est de My Bloody Valentine, si je ratais rarement un concert
au début des années 1990 à Rennes (et il y en avait beaucoup), quand le
groupe est passé à l’Ubu, en mars 1991,
j’étais à… New York – profitant d’un voyage organisé par le lycée où
j’étais inscrit en seconde, je tiens à préciser. Il a donc fallu que
j’attende leur passage au Zénith de Paris, en juillet 2008,
pour assister à mon premier concert de My Bloody Valentine. Par
paresse, je cite un autre passage du livre : « Alors, des retrouvailles :
le 9 juillet au Zénith de Paris, si les protections auditives
empêchèrent toute pâmoison, elles n’entamaient que peu un brouhaha
terrible, plusieurs fois interrompu par un limiteur de niveau sonore
autrement perturbant. Dans cette configuration, l’exercice montre ses
limites, qui impressionne puis abasourdit, et donnerait enfin raison au
docteur Jean Larger qui, dans les années 1970, dressait une liste des
causes de « traumatismes sonores » dans laquelle on trouve, entre la
chasse et la pratique de l’aviation légère, la musique pop dont les
torrents d’harmonie sont produits par des amplificateurs de 100 à 150
watts au nombre de 4 ou 5 et dont l’intensité dépasse les 120 décibels
du seuil auditif confortable. Quatre à cinq heures à ce régime sont
suffisants pour modifier la courbe d’un audiogramme. »
Est-ce indiscret de vous demander les résultats de votre dernier test audiométrique ?
Certes, j’ai aujourd’hui
des acouphènes, mais « l’audition est excellente ! » comme me l’a
révélé, il y a une dizaine d’années, un professeur parisien. Il m’a
aussi expliqué qu’il n’y avait rien à faire contre les acouphènes, en
effet : une fois fauchées, les cellules ciliées ne repoussent pas. Mais,
comme Alex DeLarge le disait de Ludwig Van : My Bloody Valentine n’y
est pour rien !, ni d’ailleurs Merzbow, ou John Wiese, etc., que j’ai
écoutés plus tard… La première fois que je me suis rendu compte que mes
oreilles continuaient à siffler trois ou quatre jours après un concert,
ce fut en octobre 1992.
Le 16, plusieurs heures de Ride (balance dans la Salle de la Cité à
vide + concert le soir) m’ont imposé ces deux ou trois aigus qui se
chevauchent désormais en permanence dans ma tête. Heureusement, ce que
l’éminent ORL s’était bien gardé de me dire est qu’il y a avait une
chose à faire pour ne plus les entendre : tout jouer plus fort !
Où trouver le livre My Bloody Valentine Loveless ?
ou bien (à Paris)
Je voudrais préciser que My Bloody Valentine est passé à l'Ubu en 1989 (avec Happy Mondays) et à la salle de la cité en mai 1992. JM
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